Photo :
- pour illustrer. J’eus été une petite fille, c’est possible…
- pour prouver aux incrédules qu’en plus d’avoir été jeune, je ressemblais alors à une frêle jeune fille aimant le rose et les cheveux longs.
- pour me gargariser de mes vieux souvenirs d’une fort jolie fraîcheur passée.
Quand j’étais petite fille, donc, j’étais métaphysicienne.
J’en vois qui doutent. Je suis sûre que ça pouffe derrière l’écran. Métaphysicienne, rien que ça. Je visais le bout de la rue, et je me disais: quand je serais là bas, je serais dans le futur, et mon présent serait passé pour toujours. Je tentais inlassablement d’atteindre le présent avant qu’il ne disparaisse. Je comptais les gens que je connaissais et je me demandais quel pourcentage de l’univers ils représentaient. Désespérée, j’étais, de l’infiniment Petit de ce ridicule calcul. Je ne voulais pas entendre parler des galaxies, j’avais trop peur de l’immensité.
D’un coup je suis devenue grande, et j’ai acheté des bottes. J’ai fait la cuisine et lavé les torchons. J’ai pris rendez vous chez le coiffeur pour Simon et tu penseras à acheter des croquettes pour les chats?
Mais quand même, je suis toujours un peu hantée par mon passé de métaphysicienne.
Il y a tout ces gens sur mon écran, que je connais et que je ne connais pas. Je suis troublée. Je suis restée sur la division de l’Humanité en 4 catégories de l’ami Pierre, et voilà que je m’en rajoute une. Il y a Louison qui a une nouvelle robe, Marius qui pleure son appareil dentaire, Angèle qui pose pour un magazine de mode, Elise qui est si malade. Hela qui joue du violon (ah si, elle je la connais). Je ne les ai jamais vus. Je ne sais pas qui ils sont, mais je connais tout de leur vie ou presque. Vertige métaphysique… L’humanité s’offre à moi et il y en a trop.
Et puis il y a le tricot. La tricoteuse est incontestablement une métaphysicienne absolue. Même si elle l’ignore.
En arrivant à la fin du rang, le temps n’aura pas bougé mais sera déjà du passé.
Il y a l’infiniment Grand…
et l’infiniment Petit, les milliers d’atomes, les petites mailles qui s’agglomèrent, s’agglutinent, se multiplient.
On est pas loin du Big Bang.
Il est temps que ça s’arrête, avant que ça vire à la Pataphysique!
Nan mais c’est moi qui suis fatiguée, t’as raison.
Une question me taraude quand même : est-ce que tu mets tes bottes pour tricoter ?
Nan franchement, je pense qu’il y a des choses à creuser de ce côté là
Ah mais non, j’y pense, il voudrait une maman plus gentille…
(je suis déjà sortie)
Le tricot comme métaphore de l’univers on frôle le génie, là, en tout cas. D’ailleurs je crie au génie !
Mais c’est vrai que c’est étrange de « connaitre » la vie d’autant de gens par écrans interposés. J’y pensais d’ailleurs la dernière fois …
Et big bang, non? Le big band, c’est autre chose.
Métaphysicienne de bas étages, va!
Quelle charmante petite fille rêveuse…
et c’est quoi ce bazar ? comment écris tu « il est temps » toi ? c’est pas parce que t’es plus prof qu’il faut se laisser aller, wouoh ! ou alors comme dit Stef, c’était déjà la pataphysique aussi ??? on va dire ça comme ça…
Hélae te ressemble beaucoup, non?
j’ai cru que c’était Hela sur la photo, la ressemblance est vraiment troublante…
le tricot reste pour moi un mystère,(et avec ce post , ça renforce encore le coté obscure!)
Moi quand j’étais petite, j’étais maman. Oui, déjà. Si j’avais su… !!!
(oh, ça va, je déconne !)